Petite pause

Publié le par KemVani

Aujourd'hui, la dame responsable de l'accueil du théâtre est malade, ou quelque chose comme ça. Donc me voilà à l'accueil, avec rien de mieux à faire que de répondre au téléphone en écoutant Radio Nova et de... m'occuper de mon blog :) me revoilou, donc.

Avant d'oublier, je suis retournée à Brocandises (<3 !! 22 rue Ernest Solvay à Ixelles) et j'ai... acheté un autre sac (<3 !!! mais pas de photo encore), bref, voilà, c'était mon instant shopping (oui ça m'arrive aussi :), made me instantly pretty happy.

Sinon je rentre de yet another week end à Paris, j'y retourne le week end prochain d'ailleurs, ça m'a fait du bien! Avec Duong nous avons été à la Bellevilloise bruncher dans la Halles aux Oliviers (http://www.labellevilloise.com/visite-halle.htm ) dimanche matin et c'était topppp. Jazz en live (un trio dont le contre bassiste ressemblait à Johnny Depp en plus jeune), viennoiseries et pain perdu à volonté, assiette salée et jus de fraise (!). C'était génial, je conseille. :)



Bon maintenant, parlons théâtre (quand même!). Parce que mine de rien ça fait... un mois!

Et pendant ce mois, on a eu... le Festival des Libertés !


Créé et organisé par Bruxelles Laïque (le "non culte" laïque donc, pour ceux qui n'auraient pas compris - en vrai ça veut dire que la Laïcité en Belgique a le même statut, mode de subventionnement etc que les religions, un peu strange comme système mais... voilà), il avait cette année pour thème... les Murs (comme c'est original, happy fête de la chute du mur btw). Tout plein de documentaires (j'en ai vu un sur les dégats causés par les compagnies pétrolières en Amazonie, un sur l'art du Graffiti dans le monde et un sur le lien entre musique et émancipation des afro-américains aux US), de concerts (j'ai vu Groundation, Abd Al Malik - qui s'est assis sur ma chaise de bureau mais ça, c'est une autre histoire..., et quelques autres), de débats et de... théâtre!
Bon en réalité il n'y avait que cinq pièces proposées...


1. La Ballatta delle balate
Dispositif scénique: un homme presque seul en scène avec un musicien, quelques bougies posées par terre, une chaise, une lumière très jaune...
Cet homme c'est un ancien mafieux sicilien, un amateur de sang mais aussi de récits de la Bible, qui raconte les horreurs qu'il s'est jadis plu à faire subir à ses victimes (vraiment attroce, je vous laisse imaginer) en les mettant en parallèle avec les martyrs bibliques et le son du tambour. Tout cela... en sicilien. Mais malgré le barrage de la langue (et un surtitrage gravement mauvais), c'est une pièce qui fascine, d'abord à cause de son rythme et de la voix grave et marquée de cet homme qui va se transformer en litanie (un martyr, une horreur, un martyr... etc). Petit, trappu même, son corps est incroyable et passe par la haine, la colère, l'avidité, jamais la peur. Le public est mis mal à l'aise dès les premiers instants, et quand quelqu'un rit tout de suite il a honte, parce qu'en y réfléchissant c'est vraiment pas drôle ce qu'il raconte le bonhomme. C'est puissant, et on en ressort lessivé, plus vraiment à même de parler ou de faire quoi que ce soit. La pièce aura duré moins d'une heure.
Quelques photos là: http://www.festivaldeliege.be/Ephotos.asp?ids=29



2. Canzoni Impopolari
La réputation d'Ascanio Celestini n'est plus vraiment à faire (vous pouvez aller voir sur youtube si vraiment...), ce petit homme barbichu mais pas laid pour autant, très sympathique et... italien lui aussi! Il chante, raconte des histoires, des petites fables très critiques à l'égard de la mafia (encore!) et du pouvoir italien, et... ça bouge! Vraiment chouette, avec un jazz band franchement pêchu!! Bref, pas un très grand spectacle mais une bonne soirée, voyez les vidéos pour plus d'infos (je dirais que ça se rapproche de Gianmaria Testa, en plus politique).


3. Bloody Niggers!
Une pièce du Groupov (que j'ai vue ya un moment déjà, alors tant pis pour la réaction à chaud... hem), trois hommes en costume cravate (deux hommes africains, un métis - si, c'est important de le dire), un petit écran et des projections (trop à mon goût, je trouve que ça tue un peu le travail d'acteur), de la musique très fort. Pendant la première partie du spectacle, le public (occidental donc) se fait engueuler (enfin c'est comme ça que je l'ai ressenti personnellement) pour tous les crimes comis par "l'Occident" (un concept malheureusement non défini et sur lequel tout le spectacle est fondé...) sur des peuples qu'il a un jour ou l'autre considéré comme "inférieurs". Enumération de génocides et d'attrocités, donc. Cris, citations d'auteurs connus qui choquent ("quoi, lui aussi il était raciste?") ou en tout cas qui sont faites pour choquer quand on n'a pas vraiment bien suivi son cours d'Histoire...
Et heureusement, un moment, le rythme est ralenti, la salle respire (je parle des spectateurs qui ne se sont pas enfuis), et quelques questions suivent toutes ces affirmations: Que faire, maintenant, alors qu'il reste tant de tabous? Comment l'Afrique doit-elle faire face à ses problèmes actuels? Et est-ce que la dénonciation de tous ces méfaits occidentaux, ce ne serait pas, aussi, une manière de ne pas évoquer, de passer sous silence les méfaits commis par des Africains sur d'autres Africains?
Et à partir de là, ils se transforment: les comédiens ne sont plus seulement les génies vengeurs de peuples opprimés par les "méchants blancs", ils deviennent des personnages, homme d'affaires verreux, femme africaine enveloppée dans sa dignité, homme dénonçant la haine des autres hommes, le mépris d'une tribu pour une autre, la constante comparaison et le désir d'apparaitre comme plus méritant que la tribu d'à coté, les insultes racistes entre les ethnies... etc.
Pas de conclusion, ce serait trop facile. Le spectateur sort, tout retourné, ébouillanté puis passé sous une douche glaçée, ayant perdu le peu d'illusions qu'il lui restait sur l'avenir de l'humanité. Scénographiquement, un beau spectacle, et dans le propos, mais si tout n'était pas forcémment très bien amené, cela reste une pièce importante à mon sens...


Puis, fin du Festival des Libertés, clic clac on replie tout, on range, le décor s'en va dans de gros camions, et le Théâtre se sent un peu vide.

Début du Festival Europalia Chine.

Mais avant cela, 2 choses que je suis allée voir:

- Petit déjeuner orageux un soir de carnaval (pour la deuxième fois! j'étais déjà allée le voir à Avignon) - tout simplement génial, j'adore... Mais pas trop le temps de détailler. La preuve en tout cas que la jeune scène belge a la pêche!!! Eno (le gars à droite) à même gagné le prix du meilleur espoir du théâtre belge, ou quelque chose comme ça.
Voilà quand meme le résumé officiel:
"Parabole sur l'amitié et la fonction sociale du comédien, cette performance extravagante se joue des codes du théâtre contemporain. Les deux interprètes s'évertuent à inventer les stratagèmes les plus alambiqués pour nous mener en bateau et, grâce à un humour féroce, nous prendre à revers."



- Histoire d'un idiot de guerre - le texte est d'Ascanio Celestini (son principe: il raconte l'histoire de son papa pendant la seconde guerre mondiale et au fur et à mesure les histoires des gens s'emboitent les unes dans les autres - un très beau texte, qui se découvre petit à petit comme une poupée russe), une scénographie très simple, proche de celle du conte oral (juste deux chaises sur la scène), pour deux comédiens (mais j'ai eu un peu de mal avec un des comédiens, trop de tics, un sourire trop...faux - mais j'ai appris ensuite que "dans la vraie vie" il est plutôt metteur en scène). Une bien belle pièce tout de même. J'aurais peut-être préféré la lire, tout simplement. http://www.rideaudebruxelles.be/saison0910/histoires/resume.php

Bon, pour Europalia, on verra quand ce sera fini ^^
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